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Mues

  • Marion Aubert ©Francesca Mantovani
(titre provisoire)

MARION AUBERT

On rit oui mais c’est parfois pour pleurer.

Anonyme

 

Je travaille avec une question : « Que fais-tu du temps qui t’est imparti ?»1 Je travaille avec un problème : « Que se passe-t-il lorsque les vies flanchent et que le sol devient moins ferme ?»Je travaille à ce qui pousse sous nos vies sans qu’on s’en rende compte. Je travaille au frottement entre l’art lyrique, l’art comique, et l’art sacré. Je travaille au miracle, à l’égrégore. Je travaille dur comme le roc. Parfois, ça se fend. Faut faire très attention à pas tomber dans la fente. Faudrait pas qu’en trouvant la foi, on perde la vie. Je travaille à la vie de Marie d’Avèze, mystique du 21e siècle. Au 21e siècle, Marie d’Avèze, alors qu’elle allait chercher des champignons en forêt pour la Toussaint avec ses amis, subit une violente transformation en vache. La pièce raconte l’histoire de la mue de Marie, son combat pour ne pas disparaître dans un bruit de cascade, ou l’union avec un pin des Cévennes, mais rester bien ancrée dans le monde réel. On suivra ainsi Marie se faire cuire un œuf, ranger, récurer tous les chiottes du village, le cul du garagiste, les recoins de son enfance, retomber sur une cassette de chansons folkloriques, danser sur de la musique baroque, chanter ses morts, et même ceux qui sont pas les siens, chasser une mouche, l’enterrer, lui faire un cercueil, se recueillir, avant de retourner dans le monde, où y a des trucs qui l’attendent.

1 Gandalf
2 Ma mère

Marion Aubert est écrivaine dramaturge, comédienne, et coresponsable du département d’écriture de l’ENSATT. Elle codirige la Compagnie Tire pas la Nappe avec Marion Guerrero. La plupart de ses textes sont édités chez Actes Sud-Papiers, certains sont traduits en allemand, italien, tchèque, anglais et portugais.

Coproductions Bonlieu Scène nationale d’Annecy, Théâtre Joliette Scène conventionnée Art et Création Expressions et écritures contemporaines à Marseille, Le Carré Scène nationale de Château-Gontier.

Avec le soutien de la Chartreuse-CNES