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Les Nuits de la Chartreuse

  • Cour de l'église

Lectures, présentations, installations...

On peut faire l’histoire du théâtre, on peut faire l’histoire des spectacles, on peut analyser des pièces, on peut analyser des spectacles, il est plus difficile de dire ce qui fait ce lien nécessaire, ce lien nécessaire des amateurs qui s’assemblent dans un édifice, le plus souvent à la nuit tombée, pour regarder leurs semblables parler leur langue dans les paroles d’un autre, ce lien nécessaire grâce auquel nous y reviendrons régulièrement, et peut-être pour toujours. 

Jean-Loup Rivière Comment est la nuit ? Essai sur l’amour du théâtre, L’Arche Éditeur, 2012

 

Les auteurs et artistes en résidence dont la présence secrète anime quotidiennement les murs anciens, ignorés le plus souvent des visiteurs inconscients que dans tous les recoins de ce paisible monastère, certains écrivent, réécrivent, traduisent, expérimentent, déconstruisent, reconstruisent - les auteurs et artistes donc, sortiront de leur retraite de travail un samedi par mois et dans un moment de rencontre amicale avec le public, présenteront leurs projets en cours, des mises en espace, des répétitions publiques, des avant-premières, des petites conférences théâtralisées, voire même des spectacles, viendront aussi en librairie parler d’autres auteurs, de ceux qu’ils ont aimés ou qui les ont inspirés. La Chartreuse s’ouvrira ainsi à l’heure où habituellement elle se ferme au grand public, heure étonnante où les auteurs regardent les visiteurs sortir et restent les seuls habitants des lieux. Pour ces samedis de fête, ils nous accueillent en voisins, dans leur cellule, dans leur salle de travail, dans leur jardin, dans la librairie ou dans la bibliothèque, en toute simplicité, pour nous montrer ce qu’ils créent dans l’envers du décor. Le public sera convié à circuler d’un espace à l’autre, au gré de son désir et à découvrir des salles exceptionnellement ouvertes pour lui pendant ces nuits secrètes. Il pourra s’offrir sur place une petite restauration, le temps d’une pause chaleureuse dans l’ancien jardin des hôtes du cardinal Aubert, planté de daturas, de fuschias et de jasmins.

Catherine Dan.