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La fin de l'histoire

  • Lucie Vérot ©Fleur Even

LUCIE VÉROT

Une grand-mère, son petit-fils, une voiture. La grand-mère vit dans sa voiture, comme beaucoup de personnes dites « car people », qui à un moment n’ont plus eu d’autre solution pour ne pas dormir à la rue. Sauf que Linda refuse maintenant les solutions pour vivre autrement.

Sa voiture est pleine à craquer d’objets en tous genres. Linda a emporté jusqu’à la moindre bricole qui peuplait sa vie d’avant, elle ne peut pas s’en défaire.  

Le réservoir d’essence est vide. Le petit-fils, vingt ans à peine, pousse la voiture surchargée, avec Linda dedans. L’essence pour lui c’est le sang des guerres et les larmes de la Terre, pas question qu’il lui en achète. Et Linda qui crie comme si on lui arrachait les ongles quand il essaie de lui faire jeter ses montagnes d’objets inutiles, ça le met en rage. Lui a grandi en sentant dans sa chair la catastrophe engendrée par la surconsommation du monde. Malgré sa rage contre les générations précédentes, il est là pour pousser la bagnole de mamie quand elle est dans la merde. Le démarrage de l’histoire, c’est ce lien indéfectible et cette confrontation violente entre deux générations.

Lucie Vérot est écrivaine, formée à l’ENSATT. Ses pièces Mangrove et Prouve-le (Une histoire virale) sont publiées aux éditions Espaces 34 et Les Solitaires Intempestifs. Elle collabore avec différentes compagnies qui mettent en scène ses textes ou lui passent commande.

 

Commande d'écriture de la Cie Malgraine

Avec le soutien de la Chartreuse-CNES