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Respirer pour les autres

  • Gilféry Ngamboulou © Nadia Origo

GILFÉRY NGAMBOULOU

République du Congo

La mort…, un drame, un malheur. Le plus dur est ce qu’elle laisse là où elle est passée. Cette pièce raconte l’histoire d’une famille qui a perdu un fils de dix-huit ans dans des circonstances étranges. C’est une famille qui vacille, une mère qui refuse d’accepter, qui semble ne plus se retrouver, qui a perdu la joie de vivre. Même l’espoir s’est évanoui. Mélancolie, hystérie. Quelle en sera l’issue ?... 

Depuis quelques années «  les mots se sont imposés à moi comme la mort s’impose dans la vie d’un être humain plein de rêves et d’espoirs. »

Je suis un homme de théâtre, auteur, metteur en scène, comédien et directeur artistique du Théâtre des Sans Voix, et c’est grâce à l’art dramatique que j’ai appris à aimer passionnément les mots ; ils sont devenus ma respiration la plus profonde.
Je viens retravailler la pièce
Respirer pour les autres que j’ai écrit pendant la résidence d’écriture organisée par le festival international Mantsina sur scène, en partenariat avec la Chartreuse de Villeneuve lez Avignon, du 1er octobre au 1er novembre 2019 à Brazzaville.
Cette écriture tire son origine du choc éprouvé suite à un énième dramatique événement dans mon pays : plusieurs jeunes Brazzavillois (tous lycéens) ont été arbitrairement arrêtés et assassinés dans un poste de sécurité public, à Brazzaville en juillet 2018. Les pouvoirs publics ont parlé d’une bavure policière. Ce fait apparemment banal n’a cessé de me questionner à la fois en tant qu’auteur de théâtre et en tant que citoyen. La question de la sécurité individuelle et collective dans nos villes et nos pays se pose avec acuité. Quel monde laisserons-nous à nos enfants et à nos petits-enfants ? Une façon, pour moi, de rendre hommage à ces jeunes assassinés a été d’essayer d’écrire pour qu’ils demeurent vivants. Après avoir rencontré certains parents des victimes, plusieurs  questions n’ont cessé de me  hanter : Comment peut-on vivre en perdant son enfant dans de telles conditions ? Quel regard peut-on encore porter vis-à-vis de la vie, des autorités, de la société, de la force publique de son pays ? Autant de questions qui m’ont permis d’écrire ce texte que je souhaite ardemment retravailler lors de cette résidence d’écriture.

Bourse Odyssée - ACCR avec le soutien du ministère de la Culture.
Avec le soutien de la Chartreuse-CNES.