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Par hasard, le calme

  • Pauline Peyrade © Raoul Gilibert

PAULINE PEYRADE

Par hasard, le calme explore la relation incestueuse entre une fille et sa mère. Le geste tente de mettre en lumière comment ce tabou impacte leurs rapports ainsi que leurs intimités respectives, leur corps, leur langue. Il pose la question du désir aliéné, comment ce dernier organise et structure le quotidien, s’inscrit dans le temps et dans la chair. Il questionne enfin la possibilité de l’amour entre les deux femmes, et pour la fille la possibilité de se construire et de s’émanciper.

L’inceste est un des tabous les plus puissants encore dans les sociétés occidentales contemporaines. Les chiffres sont affolants : en moyenne, deux enfants par classe y sont exposés. Le personnage de la mère incestueuse s’inscrit dans la lignée des figures de femmes monstrueuses, dévorantes, désirantes de la littérature. Elles sont rares et souvent peu complexes, et leur sauvagerie a vite fait d’être assimilée à de la folie.

L’écriture veut restituer à une figure de femme violente une complexité paradoxale. L’inceste est abordé sous différents angles – symbolique, psychologique, physique. Il s’agit d’abus, de fusion, de refus d’altérité. Comment se construire quand on nous martèle que l’émancipation est une irresponsabilité, que l’autonomie est une trahison, une mise en danger ? Par hasard, le calme, c’est un corps à corps entre deux femmes qui s’entredévorent.

Pauline Peyrade est autrice, metteuse en scène et depuis 2019 coresponsable du département Écrivain.e.s-Dramaturges de l’Ensatt avec Samuel Gallet. Parmi ses textes, Ctrl-X mis en scène par Cyril Teste en 2016 et Bois Impériaux créé par le Collectif Das Plateau en 2018. En 2015, elle présente un Sujet à Vif au Festival d’Avignon avec la circassienne Justine Berthillot. Elles créent ensemble Poings en 2018 et Carrosse en 2019. Poings a été finaliste du Grand Prix de Littérature Artcena et lauréat du Prix Bernard-Marie Koltès en 2018. Ses textes sont traduits en près de dix langues et publiés aux Solitaires Intempestifs. Portrait d’une sirène, écrit à la Chartreuse, est sorti fin novembre 2019 aux Solitaires. En septembre 2020, elle publie À la carabine suivi de Cheveux d’été chez le même éditeur. 

Avec le soutien de la Chartreuse-CNES.