GUILLAUME BÉGUIN
« La nuit est enceinte, mais nul ne sait le jour qui naîtra. »
(proverbe turc)
Que notre monde finira par s’effondrer d’un bloc, c’est de plus en plus certain. Réchauffement climatique, bulles financières, catastrophes écologiques, populisme et droite extrême, bouleversements sociétaux, expiration du réel… les raisons d’angoisser ne manquent pas. Par contre, ce que l’aurore dévoilera réellement du désastre, demain matin, nous ne le savons pas encore… La Nuit enceinte dépeint les tourments de différents êtres réfugiés (provisoirement) dans le ventre de la nuit, et qui attendent, avec indifférence, espoir ou angoisse que la nuit accouche enfin du jour.
Comment aimer à l’ère de la catastrophe ? Pourquoi enfanter encore ? Autour de quelles utopies se rassembler, malgré tout ? Et de quoi rêver lorsque, de tout avenir, on se sent orphelin ? Comme dans La Cerisaie, dont la pièce s’inspire lointainement, les personnages de cette Nuit enceinte préfèrent parfois s’aveugler, plutôt que se confronter aux bouleversements — au risque de ne pas leur survivre…
Guillaume Béguin est metteur en scène et auteur. Ses pièces, peuplées de singes, de robots et d’humains en décomposition-recomposition, interrogent le rôle de l’imaginaire dans la fabrique de l’individu humain — ou de l’espèce humaine. Après avoir régulièrement écrit au plateau (Le Baiser et la morsure, 2013, Le Théâtre sauvage, 2015) il écrit dorénavant seul, pour ses interprètes. Titre à jamais provisoire (créée en 2018 au Théâtre Vidy-Lausanne), sa dernière pièce, évoque la dilution de la personnalité humaine dans celle du robot.
Bourse de la Société suisse des auteurs.
Avec le soutien de la Chartreuse-CNES.
Bourse de la Société suisse des auteurs.
Avec le soutien de la Chartreuse-CNES.