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Conférence de Bruno Doucey sur Pierre Seghers

De Pierre Seghers aux Souffleurs commandos poétiques
En partenariat avec la Ville de Villeneuve lez Avignon et l’Université d’Avignon et des Pays de Vaucluse.
Pierre Seghers © Robert Doisneau - Rapho
La Chartreuse a toujours ouvert ses portes aux poètes : depuis Pierre Seghers venu y rencontrer Elsa Triolet et Louis Aragon chez Hélène Cingria et concevant ses Éditions de la Tour en 1938 à Villeneuve même, en passant par les Rencontres poétiques internationales de la Chartreuse, créées par Gil Jouanard en 1977 en même temps que la Maison du livre et des mots qui a essaimé la poésie dans et hors les murs pendant près de dix ans, sans oublier Bernard Noël, premier artiste-résident accueilli en 1982 dans une des premières cellules de moine restaurée…l’esprit du lieu peut souffler sa poésie !

L’exposition sur Pierre Seghers Éditer, résister, écrire, accueillie par la Ville de Villeneuve lez Avignon en collaboration avec l’IMEC, est l’occasion de renouer solidement avec ce fil poétique jamais interrompu, sur lequel se tisse une part fondatrice de l’identité de la Chartreuse.
Bruno Doucey, lui-même poète-éditeur et collaborateur de Pierre Seghers, coréalisateur de l’exposition avec le soutien de Virginie Seghers, a été accueilli en résidence en novembre dernier. Il a donné à cette occasion une conférence sur le thème de la résistance en poésie.
Il revient en février accompagné de Maram al-Masri, une poétesse syrienne exilée en France dont il est l’éditeur. Avec lui, nous avons souhaité aussi vous faire redécouvrir le film de la réalisatrice vénézuélienne Margot Benacerraf dont le commentaire, très inspiré, est écrit par Pierre Seghers.
Le fil d’Ariane poétique se déroule encore en mars, avec la voix dissidente du prix Nobel de la paix Liu Xiaobo, lu par Guilhem Fabre et  Ma Desheng.
Le printemps n’oubliera pas les poètes, avec Fabio Pusterla accompagné de Pascal Riou et de Geoffroy Dudouit, puis avec Joël-Claude Meffre et le musicien Julien Allègre. Angélique Ionatos, autre grande ambassadrice de la poésie, sera en résidence en avril-mai pour une nouvelle traduction des poèmes d’Odysseus Elytis et chantera, à la Chartreuse l’œuvre du grand poète grec, prix Nobel de littérature, tandis qu’elle lira à la médiathèque de la ville, l’Antigone d’Henry Bauchau. Enfin, Les Souffleurs, commandos poétiques, qui, avec Olivier Comte, œuvrent à une « tentative de ralentissement du monde » à travers plusieurs formes d’actions poétiques, nous chuchoteront, à l’issue de leur résidence en juin, les premières propositions de leur projet Hamlet attitude.
 
Tous ces rendez-vous doivent beaucoup au partenariat renforcé établi avec l’Université d’Avignon qui poursuit en 2013, du 18 mars au 19 avril, son parcours des éléments avec « Un peu de terre où se prend le souffle », selon la formule d’Yves Bonnefoy. En écho à ce thème, une exposition de photos de Bernard Plossu sera présentée à la bibliothèque universitaire avec le soutien du musée de Digne-les-Bains : une chronique des randonnées de l’artiste dans « le pays des paysages », autour de la réserve géologique de Digne.
 


Vendredi 18 janvier 2013 à 20h30 Conférence de Bruno Doucey sur Pierre Seghers, durée estimée 1h, suivie de la projection du film Araya, l’enfer du sel, (1959), 1h20 scénario de Margot Benacerraf et Pierre Seghers, narrateur Laurent Terzieff.
Tinel, entrée libre, réservation conseillée au 04 90 15 24 24
 
Affiche Araya, l'enfer du sel
 À Araya, péninsule du Venezuela, terre aride et inhospitalière, il y avait autrefois des mines de sel. Les navires se chargeaient sans discontinuer.
Mais aujourd’hui que reste-t-il d’Araya ? C’est la question que pose Margot Benacerraf en 1959. Au travers d’images étonnantes et d’une rare beauté plastique, Margot Benacerraf capture la vie des salineros - le salarié est celui qui gagne son sel par son travail… - et l’extrême dureté de leurs conditions de vie. Après avoir vu ce « documentaire long métrage » comme le définissait elle-même Margot Benacerraf, Jean Renoir lui disait : « Surtout… ne coupe pas une seule image ! ».
Le film a obtenu le prix international de la Critique au Festival de Cannes 1959 qu’il partagea avec Hiroshima mon amour. Rarement projeté depuis, ce chef-d’œuvre a été injustement un peu oublié par le monde du cinéma.