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L'Ordre des chartreux - bref historique

1084-1353 : SAINT-BRUNO, L'ORDRE DES CHARTREUX ET LA CHARTREUSE DE VILLENEUVE

En 1084, celui qui allait devenir Saint Bruno se retire avec six compagnons, dans le massif de la Grande Chartreuse qui donnera son nom à l'Ordre. 

Ensemble, loin du monde, ils vont conjuguer la solitude et la vie communautaire, la contemplation et l'accomplissement des tâches matérielles. C'est une nouvelle forme de vie monastique qui se crée, alliant l'austérité de la vie érémitique à celle de la vie en communauté. Si Bruno ne reste que six ans au "désert de chartreuse" car il fut nommé ensuite à Rome par le pape puis se retira en Calabre dans un nouvel ermitage où il mourut en 1101, les moines continuèrent de vivre dans ce premier monastère. Bruno n'est pas à proprement parler le fondateur de l'Ordre mais son initiateur. Il ne laisse aucune doctrine. Mais sa pratique de la solitude et de l'ascèse, son mode de vie d'une logique si rigoureuse fit des disciples et rendit nécessaire la constitution d'un nouvel Ordre.

La première Régle sera rédigée vers 1127 par Guigues, élu cinquième prieur de la Grande Chartreuse. La Règle décrit les usages et coutumes suivis dans la maison fondée par Bruno.

En 1140, sous le priorat d'Anthelme, se réunit  à la Grande Chartreuse, le premier Chapitre Général auquel doit se conformer l'ensemble des communautés d'ermites qui ont décidé d’adopter le propositum vitae des fils de Saint Bruno. L'Ordre des chartreux est officiellement né. Le Chapitre Général qui réunira tous les deux ans les prieurs de toutes les maisons, aura toujours lieu à la Grande Chartreuse dont le prieur est toujours le Général de l'Ordre. Quelques rares moniales formèrent des communautés qui adoptèrent la règle de vie des chartreux.

Les chartreux sont de moines contemplatifs dont les caractéristiques sont la vocation de solitude (la cellule est un ermitage), l'équilibre entre la vie solitaire et la vie communautaire et la liturgie cartusienne qui n'a pas de finalité pastorale.

Dès l'origine, la communauté se sépare en deux groupes : les pères et les frères.

Les pères mènent une vie de prière dans leur cellule et n'en sortent que pour les occasions prévues par la Règle. Les frères prennent en charge les nécessités de la vie matérielle (cuisine, buanderie, etc.). Ceci restera une caractéristique de l'Ordre.

D'autres chartreuses verront le jour, à Valbonne, Bonpas... Elles sont principalement toutes à l'extérieur des villes. La chartreuse de Villeneuve lez Avignon constitue une des exceptions car d'une part, elle est "urbaine" et d'autre part, son histoire est inséparable de la papauté d'Avignon.

Les chartreux de Villeneuve lez Avignon ont été chassés de leur monastère à la Révolution.

La Chartreuse est alors vendue par lots et réinvestie par les habitants de Villeneuve, devenant un quartier de la ville puis progressivement à partir du début du XXe siècle, les lots sont rachetés par l'État qui prend consience du prestige de cet imminent ensemble architectural. L'État mettra plus de quatre-vingts ans à acquérir l'ensemble des parcelles.

On doit à Jacques Rigaud, alors directeur du cabinet du ministre des Affaires culturelles, Jacques Duhamel, d'avoir retenu la proposistion très visionnaire de créer le Centre international de recherche, de création et d'animation-CIRCA, qui a servi de matrice, en tant que premier centre culturel de rencontre en France, au réseau de l'association des Centres culturel de rencontre — l'ACCR — qui compte aujourd'hui plus de cinquante membres. En 1991, le CIRCA resserre son projet autour des écritures pour la scène en devenant le Centre national des écritures du spectacle-CNES. 

 

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Les pères : ce sont des prêtres ordonnés ou appelés à le devenir. Au sein de leur monastère, les pères partagent leur vie entre la solitude stricte d'une maisonnette appelée cellule où ils dorment, mangent, travaillent et prient (six ou sept heures par jour) et des moments de vie commune, prévus par la Règle, à travers trois offices chantés (messes, vêpres, matines) un repas en commun pris en silence au réfectoire le dimanche et une promenade hebdomadaire (le spaciement). 

Ils portent une robe de drap blanc, serrée avec une ceinture de cuir et un scapulaire avec capuche du même drap, appelé cuculle. À l'extérieur des limites des maisons, ils portent une chape noire avec capuchon pointu.

Les frères : ce sont les frères laïcs. Ils s’attachent essentiellement aux travaux manuels nécessaires à l'entretien du couvent et à la subsistance matérielle des pères. Ils participent également à une liturgie adaptée à leur état. Si les frères travaillent six à sept heures pas jour hors de leur cellule, ils doivent cependant le faire, selon les Règles de l'Ordre, le plus possible en silence et en solitude.

Ils sont répartis en deux catégories : 

Les frères convers :  ils ont un engagement monastique (ils prononcent des vœux). Ce sont des clercs non ordonnés. Ils sont vêtus comme les pères et portent la barbe jusqu’au milieu du XXe siècle. La vie des frères convers se partage entre la prière, dans l’église et le travail, à l’extérieur ou dans le cellier. Cet emploi du temps varie selon les époques de l’année : les temps de prières sont diminués pendant la grande activité agricole au printemps et en été.

Les frères donnés : leur vie est la même que celle des convers mais ils ne prononcent pas de vœux. Au bout de sept ans, ils peuvent s'engager définitivement ou entrer dans un régime de renouvellement triennal de leur donation. Ils sont moins astreints au jeûne et au lever de nuit. Leur habit est légèrement diffèrent et ne comporte pas de pans pour relier leur cuculle par exemple.

 

Le procureur (père) : ordonne la vie des frères convers ert donnés.

Le sacristain (père) : administre la vie quotidienne, les offices, est en charge des objets de culte et des ornements liturgiques.

Le prieur (père) : il est responsable de l'Ordre, gouverne toute la communauté. Chez les chartreux, par humilité, il n'y a pas d'abbé. Le prieur est élu par l'ensemble de la communauté.