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Charles-Éric Petit

  • Charles-Éric Petit © Pierre Ménard

Looking for Quichotte et Le Ballet de crabes (titre provisoire)

Faire feu de tout, fi de rien. Telle est la maxime qui sous-tend toujours mon écriture… Engager un dialogue littéraire avec les morts. Jouer à l’auteur. Faire le singe de style(s)… Marivaux, Shakespeare, Müller, Cervantès, Pasolini, Céline… Être un pilleur. Enterrer Beaumarchais et le triste esprit de propriété… Rester militant. Faire du théâtre dans l’inquiétude du présent. Par le prisme du passé. Évoquer. Invoquer… Réécrire. Toujours ! Rejouer. Faire du théâtre en somme… S’inventer. Intéresser le chaland. L’interroger. Croire au sensible. À l’intelligence
collective. Individuelle. Agiter les mythes. Les bousculer… Écrire. Au plateau ou derrière son écran. Sur un carnet… Œuvrer. Mettre en mots. En cri. Mettre en rire. Mettre en corps ! Mettre en scène enfin…
toujours pour la première et dernière fois.
 
« Dans le monde réellement renversé,
le vrai est un moment du faux. »

Guy Debord La Société du spectacle, Gallimard, 2006
 
 
« Historien de formation, l’éclairagiste Yann Loric me suggérait il y a quelque temps qu’il voit en l’épisode historique de Sigmaringen une matière pour une pièce. Mon rapport à l’histoire, ma volonté d’être à l’écoute du vivant comme un cristal qui n’arrive pas à se fossiliser ont progressivement imposé ce projet comme une nécessité d’écriture. »

Le ballet des crabes est un qualificatif emprunté à Céline pour désigner le moment où le gouvernement de Vichy s’est retranché dans le château de Sigmaringen en septembre 44. Au-delà de la situation théâtrale-historique et bouffonne, Charles-Éric Petit interroge la vacuité d’un autre lieu de pouvoir contemporain, la télévision. Quel théâtre saura rendre compte de ces fantômes au présent, de cette danse de crustacés dans le grand théâtre-réalité d’aujourd’hui ?

« À la Chartreuse, nous élaborerons un premier vocabulaire de plateau - porté par un travail d’acteurs, de lumière, de son, de texte et de vidéo - en vue de l’écriture du spectacle. »

 

Formé au Conservatoire de Tours et à l’École régionale d’acteurs de Cannes, Charles-Éric Petit a créé en 2005 la Cie l’Individu dont il est l’auteur et le metteur en scène, il répond à des commandes d’écritures d’autres metteurs en scène comme Vladimir Steyaert ou Alexis Moati. La saison dernière, à la Chartreuse, on a découvert son écriture à l’occasion de la présentation publique de Looking for Quichotte, une commande de Vladimir Steyaert, puis du Ballet de Crabes, un projet de sa compagnie. Il revient finaliser ces deux textes et travailler sur L’Homme qui parle et Dream(s), un projet autour de l’inconscient collectif.

Avec le soutien de la Chartreuse-CNES.